Depuis le 8 mars, la grève des éboueurs est en cours à Paris et dans plusieurs autres villes françaises comme Marseille, Nantes ou encore Le Havre. Les principales conséquences de ce mouvement social visible sur la ville sont l’amoncellement des déchets qui jonchent le sol et la prolifération des rats. Au-delà de la gêne olfactive et esthétique que cela entraine pour les passants, certains s’inquiètent des dangers sur la santé que peuvent entraîner cette accumulation de poubelles non ramassées. Et aussi sur la possible prolifération des rats dans ces grandes villes. Alors quels sont les risques pour la santé et comment lutter contre la prolifération des rats ?
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Une grève des éboueurs qui se poursuit (au moins) jusqu’au 20 mars
La grève devrait se poursuivre au moins jusqu’au 20 mars à Paris, et elle a encore été reconduite ce 14 mars par une majorité des éboueurs. Suite à cette annonce, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a adressé un courrier à Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, pour demander à la Ville de réquisitionner du personnel afin d’évacuer les 7 000 tonnes de déchets accumulés dans les rues. Si la Ville ne donne pas suite à la réquisition, l’Etat se substituera pour évacuer les ordures.
Quels risques pour la santé liés à la prolifération des rats ?
L’Agence Régionale de Santé suit l’évolution de la situation de près et assure pour l’instant qu’aucun risque sanitaire n’est à craindre. Néanmoins, l’ARS conseille aux habitants de Paris de faire preuve de vigilance face à cette situation très inédite, qui pourrait engendrer une prolifération des rats notamment.
Sur le long terme, les rats peuvent être vecteur de maladies transmissibles à l’Homme, notamment pour les populations vulnérables, comme les personnes âgées, les bébés et les jeunes enfants.
Les risques peuvent également être directement liés à l’accumulation de déchets. Ces amas de poubelles entrainent des problèmes d’hygiène publique et empêchent un cheminement sécurisé des piétons, et notamment celui des personnes à mobilité réduite.
Comment réduire la présence des rats et améliorer la gestions des déchets ?
la mairie de Paris va mettre en place des points de collecte pour les déchets verts, qui sont les plus volumineux et fragiles. De plus, des camions-bennes supplémentaires seront affrétés pour effectuer les tournées manquantes.
Sur le long terme, il faudra trouver une solution durable pour permettre aux éboueurs de retrouver des conditions de travail acceptables. L’idée est d’allonger l’âge légal de départ à la retraite à 59 ans, et de compenser cet allongement par des dispositions susceptibles d’améliorer leur rémunération et leurs conditions de travail. Différentes pistes sont à l’étude, telles que :
- le financement de formations pour améliorer leur qualification et leur intégration professionnelle,
- ou le maintien de leur salaire si le départ à la retraite intervient avant 59 ans.
- la question des compétences et des outils mis à disposition, indispensables à un travail efficace, reste également un point déterminant à examiner.
Mettre en place une meilleure gestion des déchets pour limiter la prolifération des rats et nuisibles
Enfin, la municipalité doit être vigilante et procéder à une gestion plus responsable des déchets, afin de limiter la prolifération des rats. Plusieurs mesures sont à mettre en place pour atteindre cet objectif à moyen terme, comme la promotion de la réduction des déchets, l’incitation à trier ses déchets ou encore l’installation de certaines structures pour contrer l’invasion des rongeurs. Plusieurs acteurs doivent collaborer pour trouver une solution satisfaisante et durable à ce problème.
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A partir de 2023, il conviendra de dresser un bilan de la situation et de proposer de nouvelles actions pour assurer le suivi de chaque mesure mise en place :
- Instaurer des contrôles réguliers sur l’état des poubelles et sur la population des rats dans les différents quartiers.
- Proposer des transformations urbaines et architecturales pour limiter leur accès aux poubelles et à la nourriture.
- Mettre en place des campagnes de sensibilisation auprès des citadins, notamment sur la qualité des ordures ménagères à produire.
- Améliorer les moyens et outils (camions-bennes, etc.) mis à disposition des éboueurs afin de faciliter leur travail.
- Encourager la formation continue des agents pour obtenir une meilleure qualification et une insertion optimisée dans leur poste.